Une nouvelle série de sanctions

Un match de suspension et 500 € d'amende pour le Nîmois Fabien Barrillon et le Lavallois Julien Viale, quatre matchs de suspension avec sursis et 500 € d'amende pour le Cristolien Jean-Michel Lesage et le Dijonnais Frédéric Sammaritano, 1 000 € d'amende avec sursis pour le Brestois Corentin Jacob...
Les footballeurs du championnat de France de football sont décidément incorrigibles. Depuis cinq ans, la Commission de discipline de la Ligue n'a de cesse de prononcer des sanctions à leur encontre. Toujours pour le même motif : les joueurs professionnels n'ont pas le droit de parier sur des matchs organisés par la LFP. Une règle connue de tous et dont le principal objectif est naturellement de préserver l'intégrité des compétitions.
Un dispositif de surveillance efficace
Le prononcé de ces sanctions a été rendu possible par le croisement des fichiers de parieurs détenus par l'Autorité de Régulation des Jeux En Ligne (ARJEL) et des fichiers des joueurs professionnels détenus par la LFP. Au fil des années, l'ARJEL a renforcé ses moyens de surveillance. Ses logiciels scrutent quotidiennement les matchs susceptibles de faire l'objet d'infractions. Ses coffres-forts informatiques stockent par ailleurs des dizaines de millions de données incluant l'identité du parieur, le montant de ses mises ou encore le détail de ses virements. Dès lors qu'une mise s'éloigne d'un faisceau de valeurs moyennes, une alerte est émise.
Ce dispositif de contrôle s'ajoute à une interdiction de proposer des paris sur des matchs sans enjeux, ou sur des rencontres appartenant à des championnats exotiques réputés pour leurs risques de corruption. Selon les données de la FIFA, une moyenne de 200 à 400 matchs seraient en effet faussés chaque année. Un risque que la loi française intègre également en faisant planer des peines d'emprisonnement au-dessus de la tête des sportifs impliquées dans des scandales de corruption.
Une longue liste de précédents

Chacun garde naturellement en mémoire l'ultra médiatique précédent qui, en 2012, avait placé les frères Karabatic dans l'œil du cyclone. S'agissant de football, les faits incriminés n'ont jusqu'alors jamais été aussi graves. Le plus souvent, les pensionnaires de Ligue 1 pêchent par gourmandise pour le pari plutôt que par une réelle volonté de truquer ou de profiter du trucage de la compétition. La LFP prend d'ailleurs systématiquement soin de préciser que "les infractions constatées n'entrainent aucun soupçon de fraude sur le déroulement des matchs et donc sur l'intégrité des compétitions".
Pour autant, ils sont nombreux à s'être fait prendre la main dans le sac ces dernières années. En voici une liste non exhaustive :
- Anthony Le Tallec (Valenciennes), Nicolas Pallois (Bordeaux), Yoann Court (Troyes) et Cyriaque Rivieyran (Gazélec Ajaccio), sanctionnés de trois matchs de suspension avec sursis et 1 500 € d'amende ;
- Johan Audel (Nantes), Yoan Cardinale et Jordan Astier (Nice), sanctionnés d'une amende de 500 € et d'un travail d'intérêt général de deux heures ;
- Geoffrey Jourdren (Montpellier), sanctionné d'une amende de 500 € ;
- dans un autre registre Jérôme Rothen, condamné à trois mois de suspension en 2013 pour avoir prodigué des pronostics sur Unibet ;
- mais aussi Aurélien Capoue, Nicolas Di Fraja, Karim Djellabi, Sébastien Grax, Laurent Héloïse, Jonathan Lacourt, Florian Martin, Yoan Oswald, Erwan Quintin, Enzo Reale, Jérôme Rothen, José Saez, Romain Thomas, Erwin Zelazny, Jeffrey Baltus, Romain Bauchet, Yoan Cardinale, Adrien Coulomb, Quentin Daubin, Rémy Dugimont, Emmanuel Imorou, Jimmy Juan, Valentin Lavigne, Jonathan Millieras, Riad Nouri, Damien Plessis, Alexandre Raineau, Guillaume Rippert, Jonathan Rivas, Quentin Rouger, Adrien Valente...
Si les sanctions diffèrent nettement d'un joueur à l'autre, c'est parce que la Commission de discipline distingue quatre degrés de gravité de l'infraction, lesquels tiennent notamment compte des sommes pariées et du nombre de paris engagés. Ainsi, lorsque le joueur a effectué moins de dix paris pour un montant global inférieur à 500 €, son nom n'est pas systématiquement révélé. Un courrier d'explications lui est demandé et la procédure se conclut le plus souvent par un simple blâme. Une démarche qui démontre la volonté des instances de faire preuve de pédagogie.
La Commission se montre en revanche nettement plus ferme lorsqu'elle est confrontée à des joueurs ayant parié des sommes supérieures à 500 € ou, pire, ayant réalisé des paris négatifs (match nul, défaite, pas de but marqué) contre leur propre équipe. C'est dans ces circonstances bien particulières, mais pas si rares, que sont prononcées les sanctions les plus lourdes.
Le rugby aussi
Le football n'a pas l'apanage de ces sanctions pour paris sportifs illicites. En août dernier, la Commission de discipline de la Ligue nationale de rugby (LNR) a ainsi condamné le pilier d'Oyonnax Jérémy Castex à 1 500 € d'amende et deux semaines de suspension. Parallèlement, ses collègues Arthur Bonneval (Toulouse), Lucas Chouvet (Oyonnax) et Richard Fourcade (Aurillac) ont hérité d'une amende de 1 500 € avec sursis assortie d'un blâme.
La Commission de discipline de la Ligue de Footbal Professionnel a prononcé un certain nombre de sanctions, ce jeudi, à l'encontre de joueurs de Ligue 2 coupables de ne pas avoir respecté l'interdiction de paris sportifs sur des rencontres de leur propre compétition. Une infraction toujours aussi fréquente en dépit de la clarté de la loi et de rappels à l'ordre réguliers de la part des autorités.
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Jean-Michel Lesage sous les couleurs de Créteil (crédit photo : L'Équipe)
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