Le 10 septembre dernier, Pronoclub se fendait d'un communiqué qui s'efforçait d'être rassurant à l'égard de ses clients : "Suite à un rendez-vous très enrichissant avec la DDPP (direction départementale de la protection des populations), nous avons été contraint de retirer certaines fonctionnalités de notre plateforme". Les fonctionnalités en question ? Les parties investissement et parrainage du site.
Mais en réalité, ledit rendez-vous s'avère plus inquiétant qu'enrichissant pour la plateforme. La DDPP enquête en effet depuis plusieurs semaines sur le système de vente par parrainage mis en place par le site. Ces derniers mois, une centaine de plaintes pour escroquerie auraient été déposées à l'encontre de la plateforme. Parmi elles, confirme le parquet de Nanterre auprès l'AFP, figure une plainte de l'ANJ déposée le 11 juin.
Dans un article publicitaire mis en ligne par Le Figaro au printemps, le fondateur de Pronoclub Thomas Boursin assurait pourtant de sa bonne volonté. "Après avoir constaté que les arnaques dans le domaine des paris sportifs sont monnaie courante", pouvait-on alors lire, "il a la volonté de redorer l'image du milieu et crée en 2020 PronoClub". De toute évidence, l'objectif n'est pas tout à fait rempli.
Mais de quoi accuse-t-on précisément Pronoclub ? À travers son offre d'investissement, la plateforme promettait 10 % d'intérêts chaque mois aux clients qui accepteraient de lui confier leur argent. Selon le Parisien, plus de 4 700 abonnés n'auraient pas su résister aux sirènes. Or le service a été clôturé avant l'été et depuis, ils seraient des centaines à ne pas parvenir à récupérer leur investissement. Une manœuvre rendue d'autant plus compliquée que les conditions générales de vente ont été modifiées a posteriori de façon manifestement abusive.
La presse (Libération, Sud-Ouest) évoque aujourd'hui un préjudice potentiel de plusieurs millions d'euros. Autant dire que si vous devriez voir moins de pub à la télévision, vous n'avez pas fini d'entendre parler de Pronoclub...