
Le moins qu'on puisse dire, c'est que les bookmakers accordent un crédit très relatif à la première place provisoire de Leicester au classement de la Premier League. Après sa victoire sur le terrain d'Everton, l'équipe de Claudio Ranieri dispose toujours de deux points d'avance sur Arsenal, et désormais de quatre points d'avance sur Manchester City. Pourtant, Betclic et Winamax attribuent respectivement aux Foxes des cotes de 10 et de 9,50 à une victoire finale des Foxes.
Un tel désamour peut surprendre au regard de leur excellente première partie de saison. Parfois virevoltants, souvent bluffants, les joueurs de Leicester rendent pour l'instant une copie quasi parfaite. Seule une équipe les a surclassés le temps d'un match : il s'agit précisément d'Arsenal, qui à la faveur d'un triplé d'Alexis Sanchez était venu s'imposer au King Power Stadium sur le score de cinq buts à deux.
À l'exception de cette rencontre, les coéquipiers de Riyad Mahrez et Jamie Vardy n'ont courbé l'échine face à aucun de leurs adversaires. Seront-ils capables de maintenir ce rythme effréné jusqu'au mois de mai ? Il s'agirait incontestablement de l'une des plus grosses surprises de l'histoire récente du championnat anglais. L'avance très mince dont ils disposent sur leurs adversaires directs ne semble cependant pas suffisante pour emporter la conviction des bookmakers.
Aujourd'hui, c'est en effet l'équipe d'Arsène Wenger qui obtient leurs faveurs avec une cote de 1,80 chez Betclic et de 1,94 chez Winamax. Il faut dire que parmi toutes les grosses cylindrées, les Gunners sont quasiment les seuls à tenir leur rang : Chelsea est à la rue, Manchester United fait du surplace (les Red Devils, qui viennent de s'incliner à domicile face à Norwich, n'ont plus gagné un match depuis le 21 novembre et leur déplacement à Watford), Liverpool est déjà hors course...
Supporters comme médias demeurent néanmoins prudents quant aux chances de Theo Walcott et ses coéquipiers dans la course au titre. Ces dernières années, Arsenal a démontré qu'il n'était jamais aussi fragile que lorsqu'il tutoyait le sommet du classement. Le Boxing Day qui s'annonce jouera donc plus que jamais le rôle de révélateur. Son programme ? Un déplacement d'Arsenal à Southampton ce samedi (en parallèle d'un Manchester City - Sunderland et d'un Liverpool - Leicester) et la réception de Bournemouth lundi (tandis que Manchester City se déplacera à Leicester). Autant dire que dans une semaine, le flou actuel se sera peut-être un peu dissipé. Surtout si Leicester vient à laisser des plumes dans la double confrontation à hauts risques qui l'attend.

Pour autant, même si les Gunners venaient à franchir sans encombre ce moment charnière de la saison, la voie vers leur premier titre en Premier League depuis douze ans ne leur serait pas grande ouverte pour autant. Les Citizens (cotés à 2,70 chez Betclic et 2,75 chez Winamax), qui ont montré d'excellentes dispositions lors de la première mi-temps à l'Emirates Stadium, resteront sans aucun doute à portée de fusil.
Mais plus que City et ses autres adversaires, ce sont ses propres démons qui imposent à l'équipe londonienne de faire preuve de prudence. Si l'on fait exception de la défaite face à West Ham en ouverture de la saison, mais aussi de celle subie face à Chelsea dans une configuration particulière (exclusion de Gabriel en fin de première période), les hommes de Wenger ont confirmé à West Bromwich, le mois dernier, qu'ils n'étaient jamais à l'abri d'une contre-performance face à une équipe végétant dans la seconde moitié du classement.
Enfin, difficile de ne pas dire un mot de leurs problèmes récurrents de blessures. Alexis Sanchez, Danny Welbeck, Jack Wilshere, Santi Cazorla ou encore Francis Coquelin sont actuellement à l'infirmerie. Autant d'atouts que le club pourra ressortir de sa manche lorsque leurs petits bobos seront oubliés, mais aussi autant de témoignages des difficultés du staff à préserver son effectif depuis plusieurs saisons. Dans une équipe dont la bonne forme tient beaucoup aux performances d'un ou deux joueurs en particulier, cette fragilité qui confine au chronique est à tout moment susceptible de peser lourdement dans la balance.
On imagine mal, par exemple, comment la version 2015-2016 des Gunners pourrait maintenir le même rythme sans la classe d'un Mesut Özil. En dépit d'une activité défensive plus importante que jamais, l'Allemand a délivré hier soir sa 15e passe décisive depuis septembre. Un total que seuls quatre joueurs sont parvenus à surpasser sur une saison complète : Éric Cantona (17), Cesc Fabregas par deux fois (17 et 18), Frank Lampard (18) et enfin Thierry Henry pour un record absolu à 20 unités. De là à parler d'Özil-dépendance, il n'y a qu'un pas.
Dans un autre registre, Olivier Giroud peut également se targuer d'une efficacité impressionnante depuis plusieurs semaines. Le Français a déjà inscrit dix buts durant les 17 matchs qu'il a disputés cette saison. Si l'on remonte à l'ensemble de l'année 2015, son total personnel atteint 19 réalisations. C'est bien simple : seul Harry Kane a fait mieux.
L'avis d'ESPN
Manchester City reste un concurrent sérieux, mais moins menaçant. Le club a dépensé près de 65 millions de livres pour s'offrir les services d'Eliaquim Mangala et Nicolas Otamendi, et ainsi s'assurer d'avoir d'autres options que Vincent Kompany en défense. Mais à la lumière de leurs récentes performances, Manuel Pellegrini va peut-être se mettre en tête de retrouver les tickets de caisse pour demander un remboursement à Porto et Valence. [...] Aujourd'hui, l'effectif d'Arsenal a plus de profondeur que celui de Leicester et offre davantage de garanties défensives que celui des Citizens.
Après la victoire des Gunners hier soir face à Manchester City, les bookmakers répondent à cette question par l'affirmative en attribuant à une victoire finale d'Arsenal une cote comprise entre 1,80 et 2. Le passé récent incite pourtant à tempérer cet optimisme. Les supporters londoniens eux-mêmes en ont d'ailleurs pleinement conscience.
[...] Lire la suite…
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