
L'affaire aura décidément duré bien longtemps. Ses premiers soubresauts remontent à janvier 2012, lorsque Betclic Everest Group s'émeut d'un "avantage déloyal" que son concurrent PMU tirerait du mélange de ses liquidités live et online en matière de paris hippiques. Le leader du pari sportif en ligne décide alors de saisir l'Autorité de la concurrence. Le 25 février 2014, la procédure aboutit une décision dont la substantifique moelle est couchée noir sur blanc dans le paragraphe suivant :
"Le PMU s'engage à procéder à une séparation effective de sa masse unique d'enjeux entre les mises collectées sur son site pmu.fr et celles collectées sur ses autres vecteurs de prises de paris hippiques, au 30 septembre 2015. En cas de difficultés de mise en œuvre, le PMU pourra [...] demander à l'Autorité de lui accorder un délai supplémentaire de trois mois maximum."
Près de deux ans plus tard, cette décision entre aujourd'hui en application. PMU a en effet usé de son droit à un délai supplémentaire de trois mois, puis a fixé la date du 10 décembre pour procéder à la différenciation effective des deux masses d'enjeux. Désormais, les mises recueillies dans ses 12 000 points de vente et sur sa plateforme en ligne font l'objet de deux comptabilités distinctes.
Dans une interview accordée à la chaîne Equidia, le directeur général du PMU Alain Resplandy-Bernard a accepté d'en dire un peu plus sur les conséquences de cette scission des liquidités : "Il y aura deux caisses distinctes au PMU : celle de la masse online et celle de la masse offline. Les enjeux enregistrés dans chaque caisse ne sont pas cumulés et les rapports seront donc différents. Pour des jeux d'un même type, comme le jeu simple gagnant par exemple, il y aura une cote online et une cote offline et donc un rapport online et un rapport offline" (NDLR : en dépit d'un TRJ dont PMU a décidé qu'il resterait identique live et online).
Du côté de la concurrence, on se réjouit ouvertement d'une décision censée favoriser un léger "rééquilibrage du marché". Il faut dire que PMU pouvait jusqu'alors mettre à profit sa liquidité live dix fois supérieure (en 2014, 9,1 milliards de mises en live contre 843 millions online) pour accepter de grosses mises en ligne sans engendrer une chute des cotes, ou encore proposer sur sa plateforme des jeux complexes avec plusieurs niveaux de rapport.
Conséquence d'une procédure initiée par Betclic Everest Group, l'Autorité de la concurrence a enjoint PMU d'opérer une distinction entre ses liquidités live et online. Une exigence à laquelle l'opérateur se conforme à partir d'aujourd'hui, et qui devrait se traduire par une différenciation des cotes proposées dans un certain nombre de paris hippiques.
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(crédit photo : Le Figaro)
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