Le marché français des jeux en ligne se porte bien. L'Autorité de Régulation des Jeux En Ligne (ARJEL) estime même que les trois principaux indicateurs sont au vert :
- les mises et droits d'entrée avec une augmentation toutes activités confondues de l'ordre de 6 %, à hauteur de 8,4 milliards d'euros ;
- le nombre de comptes joueurs actifs par semaine, lui aussi en hausse de 11 % sur la période ;
- et enfin le Produit Brut des Jeux (PBJ), en progression de 8 % à hauteur de 813 millions d'euros.
Mais à y regarder de plus près, ni le poker ni les paris hippiques ne sont responsables de cette excellente santé. Le marché est tout simplement porté par le dynamisme des paris sportifs, qui en 2016 ont presque généré moitié plus de mises qu'en 2015. Une situation que l'ARJEL explique par une conjonction de grands événements, tout particulièrement l'Euro de football et les Jeux Olympiques de Rio.
Un rapide coup d'œil à la courbe de l'évolution des mises sur un an (voir ci-dessous) permet toutefois de nuancer ce diagnostic. En effet, tous les mois de l'année ont enregistré une hausse plus ou moins sensible des mises, même ceux qui n'étaient pas concernés par la tenue d'un événement sportif exceptionnel. D'autres facteurs d'explication peuvent donc être mis en avant, comme le souligne du reste le régulateur :
- le recyclage plus important des gains en mises, lié à la hausse du Taux de Retour aux Joueurs (TRJ) sur l'année ;
- et l'augmentation de 36 % du nombre total de comptes joueurs actifs.
Histoire d'appuyer un peu plus ce constat de l'attractivité croissante des opérateurs en ligne, il convient aussi de souligner que le réseau physique de la Française des Jeux a peiné à suivre le rythme. Sur l'année, les mises enregistrées par la FdJ n'ont progressé que de 11 %.
Les revenus nets des opérateurs progressent sur un rythme moins élevé
Le dernier rapport de l'ARJEL note qu'au 4e trimestre 2016, l'absence de compétition majeure a limité la progression des mises à 18 % à hauteur de 532 millions d'euros. Il s'agit néanmoins du second montant le plus élevé sur un trimestre depuis l'ouverture du marché, derrière le 2e trimestre 2016 qui avait lui bénéficié d'un coup de boost grâce aux premières rencontres de l'Euro.
Sur l'ensemble de l'année, le bilan est donc plus que positif. La hausse de 45 % des mises permet à l'industrie de franchir pour la première fois le cap symbolique des deux milliards d'euros. Le PBJ progresse lui de façon un peu moins significative (+ 29 % à 349 millions d'euros) du fait de l'augmentation de deux points du TRJ sur la période. Les opérateurs ont d'ailleurs été contraints de limiter les bonus versés lors des deux derniers trimestres afin de rester dans les clous des 85 % de TRJ réglementaires.
Quant au Produit Net des Jeux (PNJ), donnée plus représentative du bilan des bookmakers une fois la fiscalité sur les mises retranchées, sa progression sur l'année ne dépasse pas les 15 %.
Des disciplines mieux loties que d'autres
À noter également que d'un sport à l'autre, le niveau de la croissance des mises s'avère parfois contrasté :
- le football représente toujours 60 % des mises, mais cette proportion diminue de manière constante depuis deux ans. Pour autant, le ballon rond reste très attractif qu'il s'agisse de la Ligue 1 (+ 37 %) ou de la Ligue 2 (+ 24 %). Ligue des champions et championnats européens sont eux en voie de stabilisation (Premier League et Liga restant au coude à coude), tandis que le désintérêt pour la Ligue Europa se confirme aussi chez les parieurs (- 5 %).
- sur l'année, les mises placées sur les compétitions de tennis ne progressent que de 14 %. L'ARJEL constate notamment une diminution assez marquée de l'intérêt des parieurs pour les tournois moins populaires et médiatisés.
- carton plein pour le basket (+ 29 %) et tout particulièrement la NBA (+ 52 %) qui fait de plus en plus d'adeptes.
- mais c'est surtout le hockey sur glace qui tire son épingle du jeu (+ 60 %), porté par un élargissement du périmètre de l'offre l'an dernier. Au 4e trimestre, la discipline a d'ailleurs représenté 5 % du volume total de mises, dépassant à cette occasion pour la première fois le rugby (4 %).