mardi 18 décembre 2018 à 14:59

La cour d'appel de Paris a récemment estimé que PMU avait abusé de sa position dominante sur le marché des hippiques en ligne entre 2010 et 2015. L'opérateur historique devra en conséquence indemniser Betclic, qui était à l'origine de la procédure. D'autres acteurs du secteur pourraient s'en inspirer.

Point de vente PMU
(crédit photo : Le Figaro)

C'est l'épilogue d'un long feuilleton dont le dernier rebondissement remontait à décembre 2015. À l'époque, Betclic Everest Group obtenait auprès de l'Autorité de la concurrence une injonction à l'encontre de PMU : le leader du marché des paris hippiques était contraint d'opérer une distinction entre ses liquidités live et online.

 

Jusqu'alors, la confusion entretenue entre les deux réseaux lui offrait plusieurs avantages : mettre à profit sa liquidité live dix fois supérieure pour accepter de grosses mises en ligne sans engendrer de chute de cotes, diversifier son offre avec des paris complexes comme le Quinté+... Faute de pouvoir s'aligner, ses concurrents subissait en quelque sorte une prolongation en ligne du monopole en dur.

 

Après avoir obtenu gain de cause devant l'Autorité de la concurrence, les dirigeants de Betclic auraient pu en rester là et espérer un léger rééquilibrage du marché. Ils ont finalement préféré aller au bout de leur démarche en engageant une procédure en réparation devant la justice civile. Autrement dit, en demandant 172,2 millions d'euros au titre de l'indemnisation du préjudice subi. Et la cour d'appel de Paris leur a donné raison dans une décision datée du 12 septembre 2018, et merveilleusement analysée et commentée par deux avocats pour le site L'Explicite.

 

Dans ce jugement, la cour d'appel choisit de s'en remettre à une mesure d'expertise ultérieure pour évaluer le montant exact du préjudice subi par Betclic. Elle en établit toutefois le périmètre en y incluant le manque à gagner passé et futur, "c'est-à-dire la différence entre les profits réellement générés par l'entreprise et les profits qu'elle aurait générés en l'absence d'abus de position dominante", mais aussi d'autres chefs de préjudices comme un préjudice de réputation. En 2015, Betclic ne détenait pour rappel qu'une part de marché anecdotique de 1,46 %.

 

À la lumière de cette décision, d'autres acteurs comme Zeturf, Unibet, France Pari ou JOA Online s'engouffreront-ils à leur tour dans la brèche en demandant réparation devant la justice ? Une chose est sûre : en 2010, le législateur n'avait pas correctement anticipé cette problématique des "pratiques anticoncurrentielles liées à la coexistence d'activités sous monopole et concurrentielles au sein d'opérateurs historiques". Une situation qui a directement profité à PMU jusqu'en 2015, et sans doute indirectement ensuite.

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Paris hippiques : PMU devra indemniser Betclic pour abus de position dominante
Cette news a suscité 5 commentaires :
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Conséquence d'une procédure initiée par Betclic Everest Group, l'Autorité de la concurrence a enjoint PMU d'opérer une distinction entre ses liquidités live et online. Une exigence à laquelle l'opérateur se conforme à partir d'aujourd'hui, et qui devrait se traduire par une différenciation des cotes proposées dans un certain nombre de paris hippiques.

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(crédit photo : Le Figaro)

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La France interdisant l'ouverture d'agence de Paris autres que la FDJ pour le sport, et le PMU pour le turf .. Il est "logique" que ces 2 entités soit au moins du même niveau que les sites en ligne ... d'autant plus que ZeTurf (online uniquement) a toujours proposer de meilleures côtes turf que PMU .. 

Pourquoi ne pas laisser Betclic, Bwin, Netbet, Winamax, ouvrir des agences de paris en France ? Ah oui le Lobby fdj ... 

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La France interdisant l'ouverture d'agence de Paris autres que la FDJ pour le sport, et le PMU pour le turf .. Il est "logique" que ces 2 entités soit au moins du même niveau que les sites en ligne ... d'autant plus que ZeTurf (online uniquement) a toujours proposer de meilleures côtes turf que PMU .. 

Pourquoi ne pas laisser Betclic, Bwin, Netbet, Winamax, ouvrir des agences de paris en France ? Ah oui le Lobby fdj ... 

Le lobby est certes très puissant , mais tu imagines la tête des commerçants qui ont payés des fonds de commerces affillié pmu et fdj si ceux ci voyaient une boutique betclic ou winamax débarquer juste à coté et la valeur de leur fond de commerce tomber à pic par la même occasion .

Et puis l'état aurait tout à y perdre , en restant ainsi , aucun changement à fournir dans les taxes , la gestion , les contrôles , etc , etc .

Les casinotiers aimeraient peut être en proposer dans leurs salles pour attirer du monde vers les machines à sous , mais ils n'auraient  pas envie de voir s'ouvrir des casinos fdj .

 

Mais je te l'accorde , la fdj c'est des .......et ils ont l'état comme actionnaire il me semble , donc c'est pas prêt de changer .

 

 

 

 

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La différence entre le quinté+ et le e-quinté d'aujourd'hui doit faire un peu mal au cul de Marcel qui joue au PMU de Gannat depuis 30 ans en buvant un petit rosé...heureusement il l'a pas touché:

 

Quinté+ ordre: 46 938.80€

E-Quinté ordre: 70.980,60 €

On parle bien de la même course hein...!

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La cour d'appel de Paris a récemment estimé que PMU avait abusé de sa position dominante sur le marché des hippiques en ligne entre 2010 et 2015. L'opérateur historique devra en conséquence indemniser Betclic, qui était à l'origine de la procédure. D'autres acteurs du secteur pourraient s'en inspirer.

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(crédit photo : Le Figaro)

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Les news à la Une
mercredi 13 mars 2024 à 13:30
Télex

Dans un questionnaire soumis à ses parieurs par email, Parions Sport leur propose d'"aider à choisir les prochains ambassadeurs" de la marque. L'enquête mentionne des noms qui figurent déjà parmi les partenaires du bookmaker, comme Smail Bouabdellah et Mary Patrux, mais aussi d'autres personnalités issues des mondes du sport ou de la télévision : Grégoire Margotton, Redouane Bougheraba, Omar Da Fonseca, Tony Parker et Ciryl Gane.

mardi 16 janvier 2024 à 9:42
Liste des supports de paris autorisés : la petite révolution de l'ANJ

Vous en avez l'habitude : plusieurs fois par an, l'Autorité Nationale des Jeux (ANJ) procède à quelques ajouts à la marge sur sa liste des supports de paris autorisés. En comparaison de ces petits amendements rituels, c'est à un grand chambardement que vous devez vous attendre le 1er mars prochain : le régulateur annonce une réforme en profondeur de cette liste.

mercredi 10 janvier 2024 à 9:56
Stratégies promotionnelles des opérateurs : l'ANJ serre la vis sur le sujet des gratifications financières

Après examen des stratégies promotionnelles des opérateurs de jeux d'argent et de hasard pour l'année 2024, l'Autorité Nationale des Jeux (ANJ) a assorti ses décisions d'approbation de "conditions exigeantes" en demandant notamment que "les gratifications financières destinées à recruter ou fidéliser les joueurs demeurent modérées". Le régulateur a même demandé à Winamax de revoir sa copie sur ce point.

jeudi 30 novembre 2023 à 9:21
Télex

Par une décision publiée ce 29 novembre, l'Autorité Nationale des Jeux ajoute deux compétitions à sa liste des supports de paris autorisés : le NBA In Season Tournament sur demande de la Française des Jeux, et le championnat de football de première division masculine d'Arabie Saoudite sur demande de Betclic. Si les paris sur les penaltys de CR7 vous manquaient, les affaires reprennent !

vendredi 29 septembre 2023 à 14:17
Rapport semestriel de l'ANJ : les paris sportifs toujours au beau fixe

Au premier semestre 2023, les opérateurs de paris sportifs agréés par l'ANJ ont enregistré des mises en hausse de 5 % et un PBJ en progression de 10 %. Un différentiel qui s'explique par "un Taux de Retour Joueur davantage favorable aux opérateurs que lors du semestre de l'année précédente". Sur la période, le TRJ a en effet plafonné à 80 %.

jeudi 7 septembre 2023 à 8:51
Télex

Loin du foot, du tennis et du basket avec ses 176 millions d'euros de mises engagées en 2022, le rugby devrait connaître un exercice 2023 plus faste à la faveur de la Coupe du Monde. Selon une enquête Toluna-Harris commandée par l'ANJ, 47 % des Français ont l'intention de suivre la compétition et 13 % envisagent de parier de l'argent lors des matchs.

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L'ANJ sanctionne mollement les défauts de respect du TRJ

Sur le papier, le Taux de Retour Joueur (TRJ) fait partie des principaux outils établis par le législateur pour prévenir le jeu excessif ou pathologique, mais aussi lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Dans les faits, plusieurs opérateurs peinent pourtant à redistribuer aux joueurs moins de 85 % des mises qu'ils ont engagées auprès d'eux. Une situation face à laquelle l'ANJ hésite encore à sévir.

jeudi 27 avril 2023 à 9:07
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La Fédération Française de Tennis (FFT) a obtenu gain de cause auprès de l'Autorité Nationale des Jeux (ANJ) : dans une décision datée du 20 avril, le régulateur ajoute à sa liste des supports de paris autorisés les tableaux des doubles dames et doubles messieurs des tournois de tennis du Grand Chelem. Joli timing à quelques semaines à peine de Roland Garros !

mercredi 5 avril 2023 à 7:52
Télex

En septembre, la rudesse des épreuves avait très vite découragé plus d'un parieur. Pour la deuxième édition de son Koh Lanta à la sauce paris sportifs, Winamax a donc revu sa copie : les badges à collectionner sont moins nombreux au sein de la tribu rouge, et les épreuves plus accessibles jusqu'à la phase d'orientation. La philosophie globale de l'opération reste en revanche la même, avec pour enjeu des freebets au montant proportionnel à vos mises.

vendredi 24 mars 2023 à 9:00
Télex

"Le contribuable qui s'adonne de manière occasionnelle aux paris sportifs ne doit pas s'inquiéter des répercussions fiscales de ses mises gagnantes et peut disposer librement des liquidités en sa possession", rappellent Fanny Fabrega Digby-Smith et Thomas Aguer dans une tribune publiée sur Le Revenu. La jurisprudence récente le confirme : "La pratique, même habituelle, de tels paris ne constitue pas une occupation lucrative ou une source de profit, en raison de l'aléa qui pèse sur les perspectives de gains du joueur".