
On a déjà eu l'occasion de vous présenter les vertus de la spécialisation du parieur sportif dans une discipline, comme par exemple la NFL. Mais pourquoi ne pas aller encore plus loin dans la démarche et envisager l'hyper spécialisation, à l'image des paris sur les marqueurs de touchdown exclusivement ? Si vous choisissez de vous engager dans cette voie, voici quelques règles de base à respecter pour maximiser vos chances de réussite.
1. S'astreindre à un suivi régulier et précis de ses paris
Rien de nouveau sous le soleil : quel que soit votre domaine de prédilection, réaliser un suivi régulier de vos paris sera l'une des clés de votre réussite si vous souhaitez vous y mettre sérieusement. Sur ce sujet, nous vous renvoyons à notre article intitulé Suivi comptable des paris sportifs : cas d'école avec les touchdowns en NFL.
La principale vertu de cette démarche sera de vous permettre d'identifier vos erreurs ou mauvaises pratiques (ex : trop de combinés pour le fun), et ainsi d'adapter votre stratégie lors des semaines suivantes. Ce suivi ne sera pas toujours agréable pour une raison simple : quand on parie sur les scoreurs de la NFL, les échecs sont bien plus nombreux que les succès. Il s'agit d'ailleurs d'une autre vertu de la manœuvre : en battant votre coulpe chaque semaine sur Bet Analytix ou ailleurs, vous aurez tendance à moins vous éparpiller et à vous montrer plus sélectif. Moins de paris pris, c'est aussi moins de paris à consigner dans le tableau.
2. Accepter un taux d'échec important
Comme évoqué dans le chapitre précédent, parier sur les marqueurs de touchdown n'est pas une sinécure. Une large majorité de vos paris seront perdants, et c'est tout naturel. Atteindre un taux de réussite de 20 % environ devrait néanmoins vous garantir des profits satisfaisants. Et si d'aventure la variance est de votre côté et que vous parvenez à titiller la barre des 30 % de réussite, alors vous refermerez la saison sur des bénéfices conséquents.
En réalité, mieux vaudra tout simplement vous désintéresser du taux de réussite (en acceptant des séries de 10, 20 ou même 30 paris perdants épisodiquement) et vous focaliser sur le plus important : votre ROI et vos profits. Sur ce point, parier sur les marqueurs de touchdown se rapproche du quotidien des spécialistes de cyclisme. Le plus souvent, vos bénéficies découleront de cotes relativement élevées, avec pour corollaire une courbe de gains en pente descendante sur des périodes plus ou moins longues.
3. Se montrer sélectif

Lors d'un même match, il est très rare d'identifier plus d'une ou deux values. De nombreuses rencontres n'en proposeront d'ailleurs aucune. À partir de là, évitez de placer plus de deux ou trois paris sur un même match. Une recommandation qui se vérifie d'autant plus que touchdowns ne sont pas si nombreux que les multiplex vous le laissent parfois imaginer : la saison dernière, une équipe en inscrivait en moyenne entre 1,4 et 3,7 par match.
Attardons nous un instant sur ce chiffre car il appelle au moins deux commentaires. Le premier, c'est que toutes les équipes ne sont pas logées à la même enseigne comme l'illustre ce gap important : 1,4 touchdown par match pour les Giants contre 3,7 par match pour les Cowboys. Le second, c'est que si facteur doit être intégré à votre réflexion, celui de la proportion de touchdowns au lancer ou à la course doit l'être tout autant. En 2021, les Buccaneers (3,7TD/match) ont inscrit 43 touchdowns à la passe contre 18 à la course. À l'inverse, les Eagles (3TD/match) en ont inscrit 20 à la passe contre 25 à la course.
Cette parenthèse refermée, on ne saura trop vous inciter à résister à l'envie de multiplier les paris en début de saison. L'attente a été si longue ces derniers mois que vous avez forcément envie d'en mettre partout, mais les deux premières journées seront rarement les plus profitables de votre saison. À bien des égards, vous êtes encore dans le flou s'agissant des caractéristiques du jeu de certaines équipes. Alors bien sûr c'est également le cas des bookmakers, mais eux ont la possibilité de s'en prémunir avec des cotes plus convervatrices. Faites donc preuve de patience : la saison est longue (même si elle ne l'est jamais assez) et vous ne manquerez pas d'occasions de faire votre beurre.
4. Éviter les combinés
Encore un conseil qui s'appliquerait très bien à d'autres sports, mais qui se vérifie encore mieux s'agissant des paris sur les marqueurs de touchdown. Il existe trop d'incertitudes autour de chaque joueur, a fortiori dans une discipline où les blessures sont légion. C'est bien pour ça, entre autres raisons, qu'on évoquait plus haut un taux de réussite pas folichon.
Alors bien sûr, mettre une petite pièce sur une cote de 847 c'est fun et ça ne fait pas de mal. Et joindre deux petites cotes sur de running backs en pleine réussite, ça semble faire sens et ça ne mange pas de pain sur le papier. Oui mais voilà, dans les deux cas il s'agira d'une stratégie perdante sur le long terme. D'ailleurs on va même aller encore plus loin avec la recommandation qui suit.
5. Éviter les paris sur des cotes inférieures à 2
Vous faites partie de ces parieurs qui aiment miser gros sur un touchdown d'Alvin Kamara à 1,60 ou de Jonathan Taylor à 1,40 ? Désolé de vous le dire aussi franchement, mais vous n'êtes pas dans le vrai. Dans l'immense majorité des cas, ces cotes sont celles qui sont le mieux estimées par les bookmakers, réduisant du même coup à néant toute possibilité de profit sur le long terme.
À l'avenir, oubliez donc cette trentaine de cadors concernés lors de chaque journée par une cote inférieure à 2. La value est ailleurs et bien souvent, elle augmentera de manière inversement proportionnelle à la renommée et aux antécédents du joueur. C'est particulièrement vrai en début de saison, les bookmakers n'ayant pas toujours intégré la montée en puissance d'un wide receiver d'une année à l'autre (avec un passage du statut de WR5 à WR2 par exemple), ou la complicité montrée par un rookie avec son QB durant la pré-saison.
6. Vérifier les cotes chez plusieurs bookmakers
D'un bookmaker à l'autre, les différences de cotes sont parfois sensibles. Et on ne parle pas ici d'une cote de 1,44 chez Winamax qui devient 1,52 chez Zebet, mais bien d'un joueur proposé à 6 chez l'un et à 19 chez l'autre. Là encore, les habitués des paris sur le cyclisme sont les mieux placés pour trouver des similitudes avec leur discipline de prédilection, même si de leur côté les gaps sont souvent encore plus importants.
Ces variations d'une bookmaker à l'autre, vous les retrouverez également sur le terrain de l'évolution des cotes au fil des jours. Si tous ont tendance à mettre en ligne les cotes du Sunday Night Football le vendredi soir ou le samedi matin, c'est par la suite que les pratiques divergent. Du côté de PokerStars par exemple, vous serez bien inspiré de prendre dès que possible une cote qui vous fait de l'œil, car la plupart des cotes proposées auront tendance à baisser au fil des heures. Chez Winamax à l'inverse, vous aurez le plus souvent tout intérêt à patienter jusqu'aux ultimes heures précédant les matchs, les cotes restant gravées dans le marbre à l'exception du cas particulier des absences de dernière minute. Et encore, même celles-ci mettront parfois du temps à être prises en compte.
7. Focaliser ses recherches sur des données clés

Aux États-Unis, les stats tiennent une place importante quel que soit le sport. Une spécificité assez bien dépeinte dans le film Moneyball s'agissant du baseball. Il peut donc parfois être difficile de s'y retrouver au milieu de centaines de données. En réalité, toutes ne requièrent cependant pas que l'on y accorde la même importance. En voici quelques-unes à examiner de plus près :
- pour un WR, le nombre de targets et de réceptions
Attention néanmoins : d'autres facteurs entrent en ligne de compte, comme la part de ces targets à proximité de la red zone par exemple. Certains joueurs, de par leurs attributs physiques, sont plus fréquemment ciblés que la moyenne dans la zone d'enbut. Des profils intermédiaires peuvent aussi s'avérer intéressants : on pense par exemple à Braxton Berrios en 2021 ou Isaiah McKenzie en 2020, qui héritaient souvent de cotes élevées en raison de leur place dans la hiérarchie (WR4 ou 5) et de leur nombre réduit de targets, mais qui ont chacun scoré avec régularité grâce à des trick plays imaginés par leurs coachs (ainsi que leur capacité à courir en plus de réceptionner).
- pour un RB, le nombre global de courses et celui des tentatives en red zone
Il n'est pas rare de voir un RB2 ou 3 avoir la préférence du coach pour des situations de faible yardage. On pense par exemple à Jeff Wilson du côté des 49ers. Là encore, la cote définie par les bookmakers ne reflète pas toujours cette situation.
- les absences quel que soit le poste
C'est probablement la meilleure source de value chaque week-end, tant les bookmakers prennent parfois du temps à ajuster leurs cotes. L'absence de dernière minute d'un RB1 peut par exemple donner de l'intérêt à une mise sur le RB2 avant ajustement, mais il ne s'agit pas uniquement du type de configuration recherché. L'absence d'un CB1 (comme JC Jackson ce week-end pour les Chargers) aura forcément un impact sur le rendement du WR1 adverse lors de la rencontre. Même topo dans les tranchées, comme par exemple lors du dernier NFC Championship avec un jeu de course des 49ers très impacté par un Trent Williams loin de son rendement habituel en raison d'une blessure.
Sur ce sujet, la clé est de se montrer plus réactif que les bookmakers en suivant avec assiduité quelques comptes phares de journalistes américains sur Twitter : Ian Rapoport et Adam Schefter pour les plus connus sur le plan national, mais aussi tous les beat writers moins suivis qui constituent pourtant une mine d'infos autour de chacune des équipes qu'ils couvrent.
- une autre donnée dans des cas très précis : la météo
De la neige à Lambeau Field, de la pluie ou tout simplement un terrain un peu boueux : autant d'éléments qui lors de matchs très précis peuvent avoir une influence majeure sur le choix des protagonistes de s'en remettre majoritairement à la course plutôt qu'à la passe. C'est une évidence : gardez toujours un œil dessus !
8. Connaître les spécificités du jeu de chaque équipe
S'il est impossible de connaître sur le bout des doigts les rouages du jeu de chaque franchise, tâchez de miser davantage les rencontres des équipes qui vous sont plus familières. Là encore, les bookmakers ont trop tendance à s'appuyer sur les dynamiques passées pour définir certaines cotes, ou tout simplement à surestimer à dessein les performances des joueurs les plus illustres.
S'agissant par exemple des 49ers, des noms comme George Kittle ou Deebo Samuel hériteront cette année encore — et chaque semaine — de cotes déraisonnablement basses. Si leur talent n'est pas en cause, on peut légitimement penser que leur production n'égalera pas celle des saisons 2019 pour l'un et 2021 pour l'autre. George Kittle, d'abord, sera plus souvent mis à contribution pour épauler sa ligne offensive inexpérimentée (et ainsi protéger un QB qui l'est tout autant) que pour recevoir des ballons en red zone. Quant à Deebo Samuel, il pourrait paradoxalement faire les frais du changement de quarterback : là où le jeu de Garoppolo (des passes courtes dans les intervalles) convenait à la perfection à son propre style (yards after contact), celui de Trey Lance (un bras puissant et des jambes susceptibles de prolonger son temps de décision) pourrait davantage favoriser des receveurs comme Brandon Aiyuk ou Danny Gray.
9. Accorder de l'importance aux match ups
Au fil des matchs, vous disposerez de davantage de données sur les atouts et défauts de chaque équipe : capacité à défendre face au tight end, perméabilité au jeu de course, triplette très inégale de CB, safety qui n'offre pas toutes les garanties face au jeu long etc.
Tâchez de mettre à jour vos connaissances chaque semaine en vous appuyant sur les immenses bases de données disponibles sur la Toile (Pro Football Reference par exemple), et utilisez les de manière intelligente pour identifier des match ups plus favorables que la moyenne au niveau de certains secteurs de jeu. Sur ce plan encore, les cotes de bookmakers ne semblent pas toujours parfaitement affinées.
10. Accepter la variance
Vous voilà bien armé pour faire vos débuts sur le terrain des bets touchdowns, mais gardez à l'esprit que rien ne remplace l'expérience et que vous progresserez journée après journée en tirant les conséquences de vos erreurs. Ceci étant dit, même en vous astreignant à une discipline de fer, vous aurez droit à votre lot de situations défavorables.
Vous ne voyez pas encore de quoi on parle ? Là où le tennis a ses balles de match perdues et où le football a ses frappes sur le poteau, la NFL vous offrira de nouveaux types de désillusions : un touchdown refusé pour un mouchoir jaune sur un block en début d'action, ou un échec d'un WR4 à un yard qui fait ensuite le bonheur d'un RB1. Dans le jargon on appelle ça la variance, et elle est particulièrement corsée s'agissant des paris sur les scoreurs. Le jeu en vaut néanmoins la chandelle, ne serait-ce que pour le bonheur que vous ressentirez en assistant à une course de 40 yards de votre poulain. Si vous appréciez déjà les traditionnelles petites danses de célébration dans la red zone, dites-vous que vous aurez à l'avenir une raison supplémentaire de les imiter devant votre écran si vous vous débrouillez bien avec vos paris !
