Les paris sportifs sont plus que jamais le segment le plus dynamique du marché français des jeux en ligne. Pour la première fois, le secteur enregistre d'ailleurs un PBJ annuel supérieur à celui des deux autres activités cumulées : 691 millions d'euros. Ce montant représente un bond de 46 % par rapport à l'exercice 2017. Une hausse impressionnante, mais qui reste tout de même inférieure de dix points à celle des mises.
Comment expliquer cet écart de croissance ? Le régulateur a la réponse : "Les résultats des matches de la Coupe du Monde de football, qui ont été globalement défavorables aux opérateurs de paris, sont la principale raison de cet écart de croissance entre mises et PBJ. Il s'explique également par les restrictions d'offre effectuées par certains opérateurs après la Coupe du Monde de football afin d'être conformes au plafonnement du TRJ prévu par la législation française."
Le phénomène se constate toutefois aussi hors Mondial. Au quatrième trimestre par exemple, le PBJ augmente de 32 % contre une hausse de 51 % pour les mises. "Ces écarts de croissance résultent du relèvement du TRJ entre les deux trimestres", note cette fois l'ARJEL. "Le TRJ après bonus du trimestre (81,4 %) reste toutefois à un niveau éloigné du taux plafond imposé par la législation (85%)."
Pour le reste, difficile de trouver des motifs d'inquiétude. Portés par le football en particulier (63 % des mises contre 56 % un an plus tôt), les bookmakers ont généré 3,9 milliards d'euros de mises en 2018. La Coupe du Monde ne représente que 10 % de ce gâteau. Par ailleurs, cette croissance "n'est pas due à une intensification du jeu mais bien à l'augmentation du nombre de joueurs". Près de 2,2 millions de joueurs uniques (pour 3,3 millions de comptes joueurs) ont pris par à la fête lors de ces douze mois. Un an plus tôt, ils n'étaient "que" 1,4 million.
En conclusion de son rapport, l'ARJEL se tourne vers l'avenir et évoque le projet de réforme de l'assiette fiscale en cours de discussion dans le cadre de la loi Pacte. Une voie qu'elle identifie comme "un facteur important de consolidation du secteur en l'alignant sur ses partenaires européens". Mais le régulateur en profite aussi pour réaffirmer sa vigilance sur deux autres terrains :
- la diffusion de messages de prévention en amont pour lutter contre les mauvaises pratiques. À la campagne "Parier doit rester un jeu" diffusée pendant le Mondial succédera ainsi une opération du même type en 2019.
- la sensibilisation aux messages véhiculés par certains sites de pronostics. Sur ce sujet, l'ARJEL ne détaille pas de plan d'action mais se montre attentive : "Cette activité interpelle le régulateur quand elle diffuse et conforte des croyances erronées qui associent jeu d'argent et argent facile. Certains de ces sites laissent penser que l'on peut vivre de ses gains grâce à une expertise que le joueur obtient contre de l'argent et sur la base de performances revendiquées mais le plus souvent non vérifiables."
Le dernier rapport de l'ARJEL est particulièrement éloquent au sujet de la bonne santé du marché des paris sportifs en ligne. Le secteur enregistre des mises en progression de 51 % au quatrième trimestre et de 56 % sur l'ensemble de l'année. La Coupe du Monde de football a naturellement joué un rôle, mais elle ne suffit pas à expliquer cette excellente dynamique.
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