Le second trimestre a été celui de tous les records pour l'industrie français des paris sportifs en ligne : 585 millions d'euros de mises (+73 % sur un an), un PBJ global de 91 millions (+45 %), une moyenne de 307 000 comptes joueurs actifs chaque semaine (+64 %). Alors naturellement, le premier réflexe est d'imputer cette poussée spectaculaire à la tenue de l'Euro de football sur la période. Et pourtant, comme ne manque pas de le souligner l'ARJEL, l'événement n'a fait qu'amplifier une croissance "qui aurait évolué de façon très favorable même en l'absence de la compétition".
Pour en avoir le cœur net, il suffit d'oublier un instant les 102 millions d'euros misés sur les matchs de l'Euro au second trimestre (141 millions au total) et de jeter un œil aux autres disciplines. Second sport le plus misé après le football (26 % des enjeux contre 57 %), le tennis a par exemple fait converger des mises records : +50 % lors de Roland Garros à hauteur de 36 millions d'euros, +79 % pour le Masters 1000 de Monte Carlo, et même +168 % pour le Masters 1000 de Madrid !
Le basket n'est pas en reste. Le troisième sport le plus misé en France (8 % du marché) a notamment bénéficié de la popularité croissante de la NBA, dont les enjeux ont augmenté sur la période de 66 %. Le championnat américain représente pour rappel à lui seul près de la moitié des mises enregistrées sur le basket.
Pourquoi ce décalage entre la progression des mises et celle du PBJ ?
Les plus observateurs n'auront pas manqué de remarquer que la progression de 73 % des mises ne s'est traduite "que" par une hausse de 45 % du Produit Brut des Jeux. Cette différence sensible s'explique tout simplement une augmentation de 2,9 points du Taux de Retour aux Joueurs (TRJ) hors bonus à hauteur de 84,4 %, ainsi que par une explosion de 122 % des bonus attribués aux joueurs (16,1 millions d'euros) à l'occasion de l'Euro.