Fin juillet, l'Association Française du Jeu En Ligne (AFJEL) sortait du bois dans la foulée de l'Euro. Objectif de cette structure regroupant six acteurs de l'industrie des jeux en ligne : battre en brèche l'idée reçue selon laquelle les records de mises seraient mécaniquement synonymes de revenus substantiels pour les bookmakers. "Les opérateurs ne bénéficient aucunement de l'intérêt croissant des Français pour les paris sportifs en ligne", affirmait notamment le communiqué. En cause, "une fiscalité très forte s'appuyant sur les mises des joueurs et non les revenus réellement perçus par l'opérateur une fois les gains reversés aux joueurs".
Deux mois plus tard, l'ARJEL tient un discours comparable dans son rapport d'activité 2015. Le régulateur insiste certes sur les chiffres exceptionnels du dernier exercice :
- 1 440 millions d'euros de mises (soit une hausse de 30 % part rapport à 2014) malgré l'absence d'événement sportif phare ;
- une accélération de cette dynamique avec une progression de 40 % au 3e trimestre 2015, puis de 60 % au premier semestre 2016 ;
- une poussée de l'ordre de 19 % pour le Produit Brux des Jeux (PBJ) à hauteur de 270 millions d'euros ;
- une hausse de 18 % du nombre de comptes joueurs actifs chaque semaine, chiffre qui a encore progressé de 49 % au premier semestre 2016.
Mais l'ARJEL n'en dresse pas moins un constat lucide de l'état actuel de l'industrie :
Extrait du rapport d'activité 2015 de l'ARJEL
Le pari sportif est la seule activité de jeux d'argent et de hasard en ligne continuellement déficitaire depuis l'ouverture du marché en 2010. Malgré la croissance élevée du secteur en 2015, l'activité enregistre de nouveau un résultat d'exploitation négatif de sept millions d'euros. Néanmoins, les pertes enregistrées chaque année se réduisent continuellement (amélioration de près de 41 % du résultat d'exploitation entre 2014 et 2015). Parmi les 11 opérateurs actifs en paris sportifs au terme de l'année 2015, cinq sociétés parviennent à dégager un excédent d'exploitation sur l'activité. Depuis l'ouverture du marché en 2010, le résultat d'exploitation cumulé fait apparaître une perte d'exploitation qui s'élève désormais à près de 222 millions d'euros.
Tout en soulignant l'accélération du phénomène d'augmentation des mises, le rapport d'activité 2015 de l'ARJEL note que "le pari sportif est la seule activité de jeux d'argent et de hasard en ligne continuellement déficitaire depuis 2010". Un bilan contrasté qu'avaient déjà dressé plusieurs opérateurs cet été.
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