
Comme le rappelle l'ANJ dans son dernier bulletin trimestriel, l'offre de paris pendant près de la moitié du deuxième trimestre s'était limitée "aux compétitions biélorusses de football et aux tournois professionnels de baseball coréen". Cette situation exceptionnelle s'était évidemment traduite par un effrondrement de l'activité des paris sportifs, et les chiffres compilés par le régulateur pour le troisième trimestre étaient en conséquence très attendus afin de prendre la mesure du rebond.
Aucune déception sur ce plan : le rebond est là et bien là. De juillet à septembre, les opérateurs de paris sportifs ont enregistré 1,6 milliard d'euros de mises. Il s'agit non seulement d'un record absolu depuis l'ouverture du marché, mais aussi d'une hausse de 49 % par rapport à la même période un an plus tôt. Au cas où vous en doutiez encore, "ceci atteste que la demande est très sensible à l'attractivité du calendrier sportif", conclut l'ANJ. Avouez que celle-là, vous ne l'aviez pas vue venir.
Cette dynamique s'avère d'autant plus impressionnante que, mine de rien, le calendrier sportif restait amputé d'un certain nombre d'événements majeurs : l'Euro de football, les Jeux Olympiques de Tokyo ou encore le tournoi de tennis de Wimbledon. Dans ces conditions, vous pouvez d'ores et déjà tabler sur l'établissement de nouveaux records d'une toute autre envergure l'été prochain.
En attendant, notez que c'est comme d'habitude le football qui s'est taillé la plus belle part du gâteau avec 64 % des enjeux collectés. La dernière ligne droite de la Ligue des Champions y a bien entendu contribué de façon significative. D'ailleurs, les 31 millions d'euros misés sur la finale entre le PSG et le Bayern Munich ne sont devancés que par un seul autre match depuis dix ans : la finale de la Coupe du Monde 2018 et ses 38,5 millions d'euros de mises.
Autre donnée importante : la croissance globale du marché ne repose pas sur une augmentation de la dépense moyenne par joueur, laquelle reste stable autour d'une centaine d'euros, mais bien d'un afflux de nouveaux parieurs d'une année à l'autre (+37 %). Ce recrutement massif ne se traduit cependant que par une progression de 6 % du PBJ à hauteur de 228 millions d'euros.
Comment expliquer ce décalage ? L'ANJ est très claire sur ce point : "Cette différence de croissances entre les indicateurs est la conséquence d'une redistribution aux parieurs particulièrement élevée (85,9 % de TRJ avant bonus) provenant de résultats sportifs défavorables aux opérateurs, notamment sur les matches de Ligue des Champions de football". Un constat auquel il convient d'ajouter un important recours au bonus de la part des bookmakers (+118 % à hauteur de 37 millions).