Alors que les paris hippiques s'essoufflent et que le marché du poker rencontre de sérieuses difficultés, l'industrie des paris sportifs se porte elle comme un charme. C'est en tout cas ce qui ressort du rapport d'activité de l'ARJEL pour l'exercice 2014-2015, dont le vocabulaire s'avère on ne peut plus laudateur s'agissant de ce secteur d'activité spécifique.
S'il faudra encore patienter quelques mois avant de pouvoir dresser un bilan précis de l'année 2015, il est acquis que celui-ci se situera dans la continuité de 2014, année qui avait vu le niveau des mises progresser de 31 % et dépasser pour la première fois celui des paris hippiques.
D'aucuns attribueront cette bonne santé au coup de boost offert l'an dernier par le Mondial brésilien. L'argument est recevable puisque les 64 matchs de la Coupe du Monde de football ont à eux seuls généré 10 millions de paris et 109 millions d'euros de mises, soit 10 % du total annuel de l'ensemble du marché. Pour autant, il serait erroné de résumer la tendance haussière du marché au succès de cet unique événement.
Le football de plus en plus haut
À titre de comparaison, le Mondial 2010 et l'Euro 2012 avaient respectivement généré 65,2 et 30,8 millions d'euros de mises. De bon augure à quelques mois de l'accueil de l'Euro 2016 en France, événement qui selon toute vraisemblance se situera dans cette fourchette.
Une hausse continue
En réalité, la croissance du marché des paris sportifs est continue depuis la promulgation de la loi du 12 mai 2010. Elle est d'ailleurs toujours d'actualité, à l'instar de la progression des mises de l'ordre de 22 % constatée au troisième trimestre 2015.
Ce phénomène qui concerne l'ensemble des opérateurs — du leader historique du marché Betclic, qui maintient le cap, au petit dernier Winamax, qui mois après mois ne cesse de grignoter des parts de marché — se traduit également par une hausse du nombre de comptes joueurs actifs : +36 % en 2014 à hauteur de 1,1 million d'unités.
Des disparités d'un opérateur à l'autre
En 2014, le Produit Brut des Jeux (PBJ) global des opérateurs atteignait 228 millions d'euros, ce qui représentait déjà une progression de 38 % par rapport à l'exercice précédent. Ce chiffre est appelé à prendre de l'ampleur en 2015 et lors des années à venir, mais il n'est pas pour autant synonyme de bénéfices démesurés pour les acteurs du marché. Ou tout du moins pas encore.
À l'heure qu'il est, six détenteurs d'agrément sur les onze en activité affichent en effet toujours un résultat d'exploitation négatif. Le bilan du marché dans sa globalité demeure d'ailleurs dans le rouge à hauteur de onze millions d'euros, ce qui porte à 215 millions d'euros le montant des pertes cumulées des opérateurs de paris sportifs depuis 2010.